La boule au ventre, les mains moites, la gorge serrée, l’envie de ne pas y aller, le débit de la voix qui s’accélère, bafouillages… Autant de révélateurs des émotions susceptibles de nous traverser à l’approche d’un exercice de prise de parole en public, que l’on soit timide, réservé ou habituellement plutôt à l’aise face à
La boule au ventre, les mains moites, la gorge serrée, l’envie de ne pas y aller, le débit de la voix qui s’accélère, bafouillages… Autant de révélateurs des émotions susceptibles de nous traverser à l’approche d’un exercice de prise de parole en public, que l’on soit timide, réservé ou habituellement plutôt à l’aise face à ce type de situation.
Il n’est que rarement possible d’empêcher l’apparition de ces émotions intrinsèquement liées à ce que l’on est, aux conditions, ou à la situation vécue imaginairement imprégnée de la conviction que le trauma initial va se répéter. En revanche, il est tout à fait envisageable d’apprendre à maitriser les effets de ces émotions, à en contrôler l’impact sur notre manière de vivre cette situation temporairement inconfortable, à en apprivoiser les possibles conséquences, afin de faire de ces moments de prise en parole des moments importants associés à des émotions agréables, à du plaisir, au sentiment intime d’être reconnu à travers ce que l’on s’est rendu capable de faire.
Je vous propose de nous orienter vers cet « espace solution », celui qui nous amène à avancer et à faire grandir notre « soi » en lui permettant d’être reconnu, et entendu.
L’art de bien parler aide à mieux maitriser de nombreux aspects de sa vie. De la « simple » prise de parole en public à l’art oratoire, maitriser cet art de « bien penser à voix haute », de bien raisonner et de s’exprimer avec fluidité requiert la capacité à formuler oralement avec aisance et clarté. Nous entendrons par « émotions agréables » celles qui sont attachées à la sensation d’être entendu, d’être compris et de donner du plaisir à son auditeur.
Est-ce alors que travailler son éloquence – son aisance à s’exprimer en public – correspond à développer une nouvelle partie de sa découverte de soi, celle dont nous ne soupçonnions pas l’existence juste avant cela ? Nous n’avons pas tous le même rapport à la prise de parole. En revanche, tous nous sommes confrontés à la nécessité de prendre la parole, de parler, d’émettre un message qui se veut clair et suffisamment entendable. En tant qu’Être social, tout un chacun se définit par la parole que l’on porte, que l’on expose à la fois à côté et hors de soi.
En d’autres termes, développer sa confiance en soi correspond à s’affirmer davantage, à gérer son stress, à mieux maitriser ses émotions… La cure Biosappia constitue, à mon sens, un outil précieux, à la fois holistique et personnalisé, que le relaxologue peut proposer à un créatif en le déclinant à mesure de ses besoins, de ses spécificités énergétiques et émotionnelles.
Cette réflexion nous intéresse au service de l’accompagnement de candidats vers la prise de parole de type éloquence ou la préparation d’une épreuve orale d’examen, de concours ; elle intéresse également le relaxologue qui reçoit en séance – ou en atelier collectif – un cadre d’entreprise se formant ou désirant améliorer la conduite de sa prise de parole lors des réunions, l’accompagnement des comédiens, des artistes de la scène… ou tout simplement, près de soi, les personnes peu sûres d’elles, « timides » ou frappée par des émotions de peur invalidante dès qu’elle doivent s’adresser oralement à une tiers personne ou à un groupe.
Quels outils, quelles « astuces » nous offre la Biosappia ? Comment et à quel niveau se situent les bénéfices qu’il est possible de dégager d’une telle cure, en faveur d’une meilleure présence à soi, d’un ancrage plus solide, d’une gestion des émotions optimisant la qualité de la prise de parole ?
Je vous invite à poursuivre notre cheminement en explorant les outils, exercices et techniques constitutifs de la cure Biosappia® que le relaxologue peut proposer à ses créatifs.
---------------------------------
Respirer…
Le souffle représente un moyen direct, naturel et immédiat d’agir sur notre système nerveux, nos émotions, nos pensées. Ainsi, observons le lien existant entre la respiration et le stress :
Lorsque nous sommes angoissés, que nous avons peur, notre respiration est saccadée et notre rythme cardiaque s’accélère. A l’inverse, lorsque nous sommes détendus, le pouls est calme et notre souffle est régulier. Une respiration efficace participe à l’oxygénation du cerveau et aide à garder les idées claires et le fil de ses pensées.
Que signifie alors ici « placer sa respiration » ? Le souffle, lorsqu’il est canalisé de façon juste et adaptée aux capacités de chacun constitue un outil de grande efficacité optimisant la gestion du stress. Lorsque nous portons une intention sur notre souffle, sur notre façon de respirer, nous devenons acteur de notre vie, donc des paroles que nous prononçons, de notre discours. Le chemin du souffle aide à se recentrer et à être présent à soi-même. Il nous donne le courage, la force, la vitalité de mettre de l’intention dans tout notre corps et dans notre voix.
La respiration apaise et elle permet de renouer avec les trois étages composant le chemin de notre souffle. Ainsi, pratiquer la respiration complète aide le corps et le mental à puiser l’énergie dont ils ont besoin. Être conscient de chaque inspiration et de chaque expiration, acquérir la conscience des quatre temps composant la respiration afin d’accorder toute l’importance aux pauses et aux temps d’arrêt qui permettent de s’ancrer, de s’appartenir de nouveau, de poser le soi.
Lorsqu’une personne est régulièrement amenée à animer des réunions, à devoir convaincre par les mots et les phrases qu’elle prononce, le travail de préparation « de fond » peut être constitué d’une pratique régulière de la cohérence cardiaque.
Le rythme 3252 renforce, juste avant la prise de parole, les effets de la détente cardio vasculaire ainsi installée, amenant recentrage sur soi, concentration, élimination des tensions grâce aux expirations lentes et développement de l’énergie intérieure. Afin d’y associer davantage de souplesse au niveau de la posture, l’exercice l’oiseau des préliminaires renforce l’ancrage corporel de ce rythme. Il s’agit ici encore de ressentir et d’être présent à ses expirations, plus ou moins fines ou denses, selon le besoin, son état, sa typologie énergétique.
Allons donc plus loin en évoquant à présent le choix du rythme respiratoire, de la place des inspirations et des expirations qui sera relative à cette fameuse typologie énergétique, source de notre propre créativité en tant que relaxologue.
Pour aider le créatif à installer l’état de concentration, de lâcher-prise, d’apaisement des tensions : chez le « sanguin » ou le créatif à « l’énergie débordante », favoriser les expirations longues et les temps de poumons vides (3366, 3364) / chez le « bilieux », la respiration carrée accordant une place plus importante aux temps de poumons vides (3235) / chez le « lymphatique », les inspirations longues doivent être favorisées (4432, 5432)…
Les pranayamas en paliers seront également adaptés en fonction du mode de fonctionnement énergétique, marquant, par les paliers davantage d’attention et de présence sur l’inspiration ou sur l’expiration.
La respiration alternée optimise le retour et la présence à soi juste avant une prise de parole nécessitant développement d’arguments et de convictions personnelles.
--------------------------------
La posture et la place du corps…
Notre corps porte notre voix. C’est le lieu privilégié où circulent nos énergies fondamentales, celles qui chercheront, malgré nous, à s’exprimer lors de notre prise de parole.
Ancrage, mouvements et kinesthésies, respiration du corps au plus près de nos émotions, affirmation par la posture… il s’agit de s’autoriser à occuper tout l’espace de notre corps à travers une posture droite, « debout » et ouverte, laissant la place à la souplesse du mouvement émotionnel qui nous anime en parlant.
Privilégions les exercices corporels qui mettent en mouvement le corps et en condition de trouver son « suffisamment bon » ancrage.
La marche consciente, à mi-chemin entre le corporel et le sensoriel, aide à sentir sa place, à développer la confiance en ses capacités, à harmoniser les gestes et la respiration.
Le relaxologue trouve ainsi son inspiration dans les postures et mouvements en lien avec la réceptivité et l’attention bienveillante portée à lui-même, l’émissivité aidant à la mise en mouvement, le recentrage sur soi et la mise à distance des éléments bloquants (pensées, représentations, émotions et souvenirs). Etape ultime, le mouvement de créativité sublimant la prise de conscience tant recherchée des richesses intérieures qui rendent le discours du créatif passionnant, attractif, sincère.
Quelques propositions non exhaustives d’exercices et de postures :
La montagne puis les balancements du poids du corps favorisent l’affirmation de soi, l’ancrage ferme et solide. Le créatif développe la conscience de son corps et de la place qu’il occupe.
Pour associer à l’ancrage l’ouverture de l’espace respiratoire, l’exercice des cinq directions – et même, pour travailler l’intuition, celui des latéralisations en position debout – renforce à la fois le tonus musculaire et la souplesse de l’abdomen, permet de se grandir, de délimiter sa place par rapport aux interlocuteurs et de se sécuriser dans un espace proximal en extension.
Quelques heures avant, l’exercice du chien et chat mettant en mouvement l’intention, accroit l’espace respiratoire, l’ouverture et la souplesse de l’abdomen.
Le « L » en position assise ancre le corps dans sa verticalité (confiance en soi
/ affirmation de soi) tout en ouvrant le cœur (aux émotions et aux interlocuteurs) en suivant un mouvement d’engagement.
Dans un second temps, La tête de vache offre une ouverture plus large encore avec un dos qui se redresse, qui s’engage, qui inscrit les marques de la confiance.
Parigasana associe avec force et émissivité, représentation, mise en route mentalisée de son projet – de prise de parole – et créativité. La posture de l’arbre (ou des trois arbrisseaux) peut être abordée de cette façon également pour les créatifs pour lesquels il est souhaitable de renforcer l’ancrage et la concentration.
Si ces postures corporelles, grâce à l’ouverture et à l’engagement qu’elles génèrent, représentent des outils fortement axés sur le développement de la capacité à s’exprimer plus aisément devant un public, chacune doit être accompagnée et suivie d’une posture de fermeture – ou d’adoucissement de l’ouverture – telle la posture de l’enfant, la feuille pliée… favorisant le recueillement et l’intégration mentale et émotionnelle du mouvement.
---------------------------
Mieux sentir, mieux ressentir…
Les techniques de visualisation et de gestion des émotions, en recentrant le créatif sur l’essentiel de son objectif, en lui permettant de percevoir et d’être réceptif aux sensations et aux ressentis qui le traversent, favorisent la mise en branle de l’engagement grâce à une meilleure présence à soi et la mise à distance des ruminations génératrices de blocages intellectuels.
Elles peuvent être vues comme ce qui va révéler ou rendre possible l’alchimie des deux composants précédents – la respiration et le corporel.
La première étape, fondamentale pour le relaxologue Biosappia® ou le relaxologue sensoriel, consiste à accompagner l’installation du créatif en position assise ou debout, en visant les effets suivants :
- Se recentrer et améliorer son attention, sa réceptivité ;
- Gérer et prendre de la distance par rapport aux émotions fortes ;
- Se rendre présent à ce que l’on est en train de faire « ici et maintenant »
(en l’occurrence, parler face à un public) ;
- Anticiper les situations par la visualisation des situations qui sont associées à des émotions agréables et porteuses de satisfaction personnelle ;
- Etre entièrement dans les ressentis liés aux organes sensoriels et se déconnecter par rapport aux représentations et aux croyances négatives.
Il peut s’agir de développer la réceptivité sensorielle au niveau de l’ouïe ou de la vue.
En ce sens, la prise de parole mérite, selon la situation, d’être préparée en la considérant comme un acte conscient (ex : l’exercice de lecture consciente) définissant et structurant les différentes étapes fondamentales que le créatif deviendra à même d’installer de manière sécurisée et sécurisante pour lui.
Le geste mental appliqué à la prise de parole prépare le cerveau, le met en mouvement et le dynamise en fonction de l’objectif visé. Cet exercice aide le créatif à passer à l’action, porté par le contexte d’une situation de détente et d’apaisement mental. Il s’agit d’une préparation mentale et sensorielle qui ancre le comportement visé en générant les « réflexes » de gestion du stress liés aux sensations et aux émotions potentiellement désagréables.
L’appel d’état renforce encore cette recherche d’association entre une situation vécue et une émotion (agréable, positive, porteuse de dynamisme…).
L’une des qualités de l’orateur et de savoir se dégager de son désir d’être parfait. L’art oratoire, la prise de parole, quels qu’ils soient, ne peuvent jamais être parfaits puisqu’ils sont installés dans l’instant et comporte toujours une part de spontanéité. L’écrit a contrario peut être revu, peaufiné et peut faire place à la (presque) perfection. Pourquoi pas, alors, se préparer au lâcher-prise en écrivant des mots, des phrases inspirantes, clés de sol et autres spirales avec la main inhabituelle ?
L’exercice des pensées parasites et celui de la concision des idées permettent d’accepter d’éliminer de son discours ce qui a moins d’importance, ce qui l’opacifie.
Juste avant la prestation, associé à une posture et à un rythme respiratoire, l’exercice de l’arbre planté ou la femme debout ou la respiration d’énergie stimulent et revivifient les perceptions corporelles liées à la circulation du souffle dans l’ensemble du corps.
Du côté des relaxations guidées, toutes les relaxations associant qualités et richesses intérieures, l’ancrage respiratoire et corporel. Relaxation vers la réussite et Vol au-dessus du dos d’un animal me semblent particulièrement inspirantes…
--------------------------------------
Respirer, investir pleinement son corps, être présent à soi-même et, pour être – entièrement – ne pas hésiter à prendre la parole et à faire entendre sa voix.
Sources d’inspiration :
J’ai eu l’idée de travailler et d’approfondir ce thème, dans mon mémoire de relaxologue Biosappia® à l’occasion de l’écoute captivée, en directe ou en podcast, de deux émissions radio diffusées sur France Inter :
- Emission « Grand bien vous fasse », Comment bien parler en public?, diffusée le jeudi 2 décembre 2021, par Ali Rebeihi
- Emission « L’été comme jamais », Art oratoire : prenez la parole!, diffusée le vendredi 31 juillet 2020, par Daniel Fiévet
Merci à Isabelle pour cet article.
Laissez un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués avec *